En ce moment je développe un jeu sur les punchlines du Rap FR. C’est auto produit. N’hésitez pas à me soutenir !
Depuis quelques temps je me suis remis à faire de la peinture de figurines, j’en parle dans cet article déjà.
Avec des amis on fait des ateliers à la maison. J’ai pas de projet précis et je progresse petit à petit. Je mets ce que je fais sur instagram. Y a plein de contenus en ligne gratuits, notamment sur youtube, qui aident beaucoup à progresser. Et puis y a deux artistes que je suis sur patreon dont les vidéos sont très instructives : dimitri minisocles en peinture, Valbjorn en conversions.
Et puis y a un mois, l’ami Matthieu en peignant à la maison me parle de l’association Hérault Quest. Déjà le nom fait référence au jeu heroquest de mon enfance. Ensuite, il y a organisation tous les mois d’un concours. Et ça ça m’a motivé direct ! Ajouter une deadline, du challenge et avoir un retour de la communauté sur ce que je fais, c’est ce que je cherche.
Du coup, c’est la première fois que je fais un projet avec une deadline, c’était très riche en apprentissage.
Kitbashing
L’étape du kitbashing c’est le moment ou on sélectionne des rabiots, des petits morceaux issus de plusieurs grappes, pour décider de comment les assembler et monter une figurine originale. Dans mon cas je pars d’abord sur le kit d’un prince démon du chaos d’une ancienne édition, mais la base du projet c’est surtout une tête de tricératops qui traîne dans mes rabiots depuis longtemps (apparemment issu d’un kit de machine des dieux, un stegadon). Et puis un gant mécanique issu d’un kit de chaos knight.
J’aime beaucoup le kit gamesworkshop du prince du chaos. Y a plusieurs options de tête, de bras… Il reste toujours des rabiots quand on a monté la figurine. J’ai déjà peint quelques conversions sur la base de ce kit.
Un démon Cochon :
Un démon lion :
Un démon croco :
Assemblage
La base c’est une grosse partie du kit. Je vais prendre un bras gauche et côté bras droit je taille dedans pour pouvoir y accrocher le gant. Et là, je dois un peu adapter le gant. Je taille dans un autre morceau du kit chaos knight pour avoir un raccord crédible à enfiler sur le bout de bras.
Greenstuffing
Le plus délicat, c’est de faire correspondre la tête au reste du corps. On est d’accord qu’avec ce gros gant, je m’en fiche un peu des proportions, mais quand même. Le cou du démon est très petit par rapport à la tête de tricératops. Et si je sculpte un gros cou, le reste du démon va paraître ridicule. Donc va falloir buffer un peu la bête.
Le greenstuff c’est une pâte epoxy bien pratique pour faire une première étape de sculpture. Le rendu est assez lisse et la pâte sèche en 45 min en gros. La pâte est verte après mélange des deux composés, d’ou son nom. Pour une première ébauche et pour gonfler les muscles ça me va bien.
Je vais d’abord sculpter très sommairement un gros cou. C’est moche mais c’est pour avoir une idée de la proportion et vérifier que ça peut tenir. Ensuite je vais gonfler les muscles du dos et des épaules. Et détail amusant, pendant que je bidouillai mon démon, ma compagne m’a demandé de l’aide pour démonter la poussette de la petite. C’est une poussette pliante mais qui ne plie plus. On la démonte et on trouve deux pas de vis en plastique qui bloquent le mécanisme de pliage. Je les scie, on remonte la poussette et ça remarche. Je me retrouve avec deux tubes pas de vis en plastique… je décide d’en faire un espèce de jetpack ou réacteur de la bête.
La première version du cou est moche. Mais c’était juste une première ébauche que je vais pouvoir tailler et saccager. Maintenant j’ai de la matière et un support pour tiger et fixer la tête. Tiger : c’est creuser avec une perceuse à main de chaque côté de deux pièces et placer dans le trou un peu de fil de fer. Ça permet de rigidifier un raccord.Là clairement entre la grosse tête et le petit corps, j’en ai besoin. D’ailleurs je fais pareil sur le gant et le bras.
Après le greenstuff, vient la miliput, une autre pâte epoxy mais plus fine et que l’on peut poncer, tailler plus précisément après séchage. Autant, les épaules à la greenstuff ça me convient comme rendu, autant le haut du dos j’ai vraiment pas fait quelque chose de joli en prévoyant que je le sculpterai précisément à la miliput. Je sculpte le haut du dos dans un premier temps, et puis le cou dans un second temps.
Comme on dit, la sculpture c’est par étapes (les anglo-saxons parlent de layers qu’on pourrait traduire ici par couches). Chaque étape va apporter de la matière sur laquelle on va pouvoir fixer la suivante. D’abord du greenstuff un peu à l’arrache, on affine avec un peu de miliput épaisse et puis ensuite on affine encore. Après cette étape haut du dos et premier lissage du cou, je vais prolonger l’épine dorsale qui a partiellement disparue sous la miliput. J’ai aussi précédemment utilisé un reste de greenstuff pour sculpter des gros tuyaux avec le bon outil, deux plaques qu’on roule l’une sur l’autre le roll maker. En complément du bras métallique, le modèle du prince démon a déjà des petits tuyaux à droite à gauche. Donc je voulais ajouter des tuyaux sur le cou du démon pour lui donner encore plus cet aspect mécanique.
L’étape d’après, c’est la miliput fine pour encore plus de détails : finaliser le cou et ajouter des écailles sur le dos. Je voulais reproduire cet effet d’écailles déjà présentes sur la tête du tricératops.
Peinture
Je vais passer moins de temps sur la peinture. J’ai choisi un schéma de couleurs complémentaires : la peau en dégradé de bleus et les cornes, une partie du gant en dégradé de rouge orange.
J’ai sous-couché en noir. La figurine ayant de nombreuses zones difficilement accessibles et ayant une deadline pour la peindre j’ai opté pour la sous-couche qui me parait la plus pratique dans ce cas. Au pire les zones non peintes sont en noir et passent plus inaperçues. Pour une peinture rapide, je suis plus à l’aise aussi de partir du noir et de peindre du plus sombre au moins sombre. Première couche en violet puis bleu foncé, bleu électrique, bleu glacial, et des notes de blanc. J’essaie de hierarchiser les couleurs et, sur les muscles, au niveau des jambes je ne vais pas plus clair que bleu électrique et que sur de petites zones. Tandis que sur le haut de la figurine je mets beaucoup plus de zones en bleu glacial, voir en blanc.
Pour les zones en dégradé comme les cornes ou les griffes de la main mécanique. Je fais d’abord une couche en rouge sombre, puis rouge flat, puis rouge intense, puis orange, puis jaune, puis blanc. Mais je vais y aller un peu grossièrement au début, en fait je vais d’abord sketcher mon dégradé et ensuite je lisserai les transitions. Voilà ce que ça donne à l’étape sketching.
Socle
J’ai rapidement composé un petit socle avec de la miliput et en collant des plantes et des bestioles. J’imagine bien se démon dino sortant de la jungle. L’idée sur le socle c’était de reprendre les couleurs de la bête et de contraster avec du vert absent de la figurine.
Résultat final
J’ai mis sur insta la figurine finalisée. Je me rends compte que je n’ai pas parlé de cette petite pince mécanique accrochée au bras mécanique. Il y avait un emplacement pour ajouter un tuyau là. J’ai essayé d’en mettre un sculpté mais je ne trouvais pas à quoi le raccrocher pour que ce soit cohérent. J’ai songé à laisser un tuyau cassé aussi. Et puis j’ai trouvé dans un rabiot d’une figurine mecanicus cette pince agressive au bout de son petit câble. Ça rajoute un petit côté vicelard à la créature. Si elle vous rate de son énorme main, y a toujours la petite pince pour vous attraper.
Comme expérience de premier concours c’était top. Le résultat n’est pas encore tombé mais je me suis régalé. Ça me conforte sur ma capacité à mener un tel projet dans un temps imparti. J’ai fini tout pile poil le 31 sur la pause déjeuner. Presque dernier moment. J’ai passé beaucoup moins de temps sur mon téléphone à ne rien faire ce mois ci. Ça m’a vraiment occupé dans le bon sens. J’ai enfin trouvé quoi faire de ces rabiots de tricératops et de gant mécanique. Et je suis assez content du résultat. Ça me fait un quatrième démon pour des parties de HeroQuest.
Si vous avez lu l’article jusqu’au bout et que ma démarche vous plait : n’hésitez pas à me soutenir !
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